Un visage et un corps parfaits sans bistouri ... la fin d'un tabou | L’Express

Les jeunes de 18-35 ans ont davantage recours à la médecine esthétique que les plus de 50 ans. Génération selfie, nouvelles technologies... les raisons sont multiples. Pour le magazine L'Express du 6 janvier 2020, la journaliste Stéphanie Gendron a interviewé Tracy Cohen, directrice de la Clinique des Champs-Elysées, sur les raisons de cet engouement chez les Millenials.

Zéro défaut, zéro complexe

« Les réseaux sociaux ont eu un véritable effet car on y a une peau parfaite », explique Tracy Cohen. Notamment auprès des jeunes. En 2011, la Clinique des Champs-Elysées comptait 0,52% de patients de 18-25 ans et 9,81% de patients de 26 à 35 ans. Des taux qui s'élèvent en 2019 à respectivement 10,34 et 37,10 %. La tendance s'est inversée en 2018 : pour la première fois, les jeunes de 18-35 ans ont davantage recours à la médecine esthétique que les 50-60 ans. Et le phénomène concerne autant les femmes que les hommes. A la Clinique des Champs-Elysées, la patientèle masculine est ainsi passée de 7% en 2011 à 30% en 2019.

« Botox, acide hyaluronique... ce n'est plus tabou. Et ça fait moins peur que la chirurgie esthétique », précise Tracy Cohen. Avant d'ajouter : « Les crèmes ne seront jamais aussi performantes que l'acte médical car on traite en profondeur. Le Botox, c'est comme un médicament : il va détendre la contraction du muscle. L'acide hyaluronique vient quant à lui combler les rides ».

De nouveaux traitements apparaissent sans cesse

« Depuis quatre à cinq ans, on assiste à une véritable révolution industrielle de la médecine esthétique. Il y a une offre impressionnante avec l'arrivée de nouvelles machines », raconte la jeune entrepreneuse de 33 ans. A chaque problème, une solution. « En matière de traitement pour le corps, avant, c'était soit la liposuccion, soit la plastie abdominale. Maintenant, on a la cryolipolyse, la radio-fréquence, l'ultra-son, le laser... Si la demande sur le corps a toujours existé, pour beaucoup de patients, la liposuccion fait peur ou ce n'est pas la bonne solution. » Idem pour le visage : « Avant, à part les piqûres, il n'y avait pas grand-chose. Aujourd'hui, il y a la micro-abrasion, le peeling, le micro-laser. L'offre est très large avec des solutions sur mesure, adaptées à chaque patient ».

Au total, 1400 opérations de médecine esthétique ont ainsi lieu chaque jour en France. « Nous sommes passés de 500 à 5000 patients par mois en médecine esthétique. La médecine esthétique représente 60% de notre chiffre d'affaires, contre à peine 20% en 2011 », témoigne Tracy Cohen. Et ce, au détriment de la chirurgie esthétique... Les actes les plus courants ? Les injections d'acide hyaluronique et de toxine botulique, la réduction de graisse (sans opération) et l'épilation au laser.

Un vrai business

Autre constat : les actes de médecine esthétique ne sont plus réservés à une élite ni à une jeunesse dorée : « 90% de nos patients sont Monsieur et Madame Tout-le-Monde », assure Tracy Cohen. Pour un traitement HydraFacial® - un nouveau traitement de la peau couplé à une infusion de principes actifs qui promet un embellissement de la belle peau - les tarifs débutent à 150€. L'injection d'acide hyaluronique se situe quant à elle à 300 € en moyenne (contre 5.000 à 10.000 € pour un lifting du visage). S'il est conseillé de renouveler les injections tous les 9 à 12 mois, la plupart des cliniques proposent des tarifs dégressifs. Des offres qui contribuent à fidéliser et à démocratiser la pratique. Selon les estimations de l'IMCAS, le marché mondial de la médecine esthétique devrait ainsi passer de 11 milliards de dollars aujourd'hui à 16 milliards de dollars en 2022.

Les professionnels l'ont bien compris. Issue de la finance - elle a fait Dauphine et non médecine - Tracy Cohen a justement redressé l'entreprise fondée par son père en misant sur la médecine esthétique : « C'est ce qui fidélise », insiste-t-elle. « On a opéré un vrai retournement économique en 2014 avec un plan de rénovation de 2 ans. On a restructuré le concept, l'équipe, l'image. On a travaillé avec une décoratrice incroyable qui a réussi à apporter une image branchée ». Depuis, l'entreprise enregistre des progressions de chiffre d'affaires à deux chiffres. La Clinique des Champs-Elysées serait ainsi devenue la première clinique de médecine esthétique en Europe, se félicite la jeune femme. Un pied de nez aux pays frontaliers qui ne disposent pas des mêmes règles déontologiques.

« En France, même si ça s'est démocratisé, comme on n'a pas le droit de faire de la publicité, nous sommes très en retard par rapport à nos amis européen. En Hollande, il y a quatre fois moins d'habitants et déjà trois groupes de cliniques spécialisées", détaille-t-elle. Un retard qu'elle compte bien rattraper avec l'ouverture de sa seconde clinique fin 2019 à Lille et un objectif de cinq nouveaux établissements en France par an. Au programme : Bordeaux, Lyon et Nice devraient ouvrir courant 2020 sur des surfaces de 600 à 1000 mètres carrés. Dans les cartons aussi, une ouverture prochaine à New York, entre la 57eme et la 5eme avenue, à deux pas de la boutique Dior.

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